Les personnes en surpoids ne mangent pas forcement plus !
Pour certains d'entre nous, le seule fait de penser à certains aliments peut nous faire saliver. Et selon une nouvelle étude, la façon dont les gens réagissent à la nourriture (avec l'odorat et la vue) pourrait être affectée par le fait qu’ils soient, oui ou non, en surpoids.
Danielle Ferriday, diplômé à l'Université de Bristol au Royaume-Uni, et le professeur Dr Jeffrey Brunstrom ont élaboré une étude pour déterminer si les personnes « maigres » et en surpoids réagissent différemment aux signaux alimentaires. Ils ont recruté 52 femmes de poids normal et en surpoids et les ont exposé à la vue et l'odeur de pizza. En plus d’étudier leurs réactions psychologiques, ils ont observé à quel point les femmes salivaient quand elles sentaient la pizza et quand celle-ci était placée en face d'elles.
Les sujets « maigres » salivaient de manière similaire lorsqu’elles sentaient et voyaient la pizza. Les femmes en surpoids, cependant, salivaient environ 1 tiers plus quand la pizza était effectivement mise en face d'elles. Et par rapport aux femmes « maigres », les femmes en surpoids ont également exprimé un grand désir de manger la pizza. Cependant, malgré cette augmentation du désir, elles ne mangeaient pas plus que les femmes maigres, même si les deux groupes étaient libres de manger autant qu’ils le voulaient.
Ferriday et Brunstrom déduisent que la sensibilité plus importante des femmes en surpoids aux signaux alimentaires ne leur donne pas envie de manger plus, mais elle peut les inciter à manger plus souvent et donc à développer de mauvaises habitudes alimentaires qui conduisent à un gain de poids. Ce qui est moins clair, c'est la façon dont se développe cette sensibilité accrue chez certaines personnes et pas d'autres. Par exemple, y a t-il des personnes nées avec un désir plus important pour la nourriture ou est-ce un comportement appris ? Des études complémentaires sont nécessaires pour répondre à ces questions.
En outre, bien que cette étude se soit concentrée sur les femmes, les auteurs pensent que les résultats s'appliquent également aux hommes.
Source: Ferriday, D. and Brunstrom, J.M. (2010). ‘I just can’t help myself’: effects of food-cue exposure in overweight and lean individuals. International Journal of Obesity,advance online publication 15 June 2010; doi: 10.1038/ijo.2010.117