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L'Esprit au dessus du Corps





L’esprit peut-il piéger le corps afin d'obtenir de meilleures performances ? Les scientifiques connaissent depuis longtemps l'effet placebo, mais peut-il être utilisé pour faire courir plus vite une personne ? Une nouvelle étude mesure ce qui se passe lorsqu’un athlète pense avoir un « extra boost » sous la forme d'eau «super-oxygénée ».



Un peu d'histoire En 2006, une étude a été commanditée pour tester les allégations formulées par les fabricants d’eau « super-oxygénée ». À l'époque, ce produit était vendu par plusieurs fabricants sous les marques telles qu’Active O2, Aqua Rush, Athletic Super Water et AquOforce, qui prétendaient que leur eau contenait jusqu'à 10 fois plus d’O2 que l’eau du robinet. La théorie induite était que le corps allait absorber l’O2 en surplus, provoquant une amélioration de l'endurance et de la performance athlétique, une réduction du temps de récupération tout en augmentant la lucidité.  


L'étude, menée par le laboratoire de recherche de la performance humaine à l'Université du Wisconsin, a révélé que la consommation d'eau « super-oxygéné » n'avait aucun effet mesurable sur la fréquence cardiaque, la pression artérielle ou les valeurs du lactate contenu dans le sang lors de tests d'effort sous-maximal et maximal. Les chercheurs ont donc conclu que les avantages potentiels de l’eau super-oxygénée devraient sans aucun doute être attribués à l'effet placebo. "La conclusion", a déclaré le chercheur John Peclett, "c'est que ce truc n’est pas plus bénéfique que de l'eau du robinet."  


Mais que ce passerait t-il si vous ne saviez pas que l'eau super-oxygénée n'a aucun effet spécial sur la performance ? Telle est la question à laquelle des spécialistes ont tenté de répondre. Pour cela ils ont comparé les effets d’un placebo (annoncé comme étant de l’eau super-oxygénée alors que ce n’était que de l’eau du robinet) avec de l’eau du robinet sur les performances physiques d’un groupe de 32 personnes lors d’une course de 5km.  


Les résultats Différents aspects de la performance tels que les taux de lactate, la fréquence cardiaque, le ressentit de l’effort ont été relevé et les résultats montrent qu’ils étaient pratiquement les mêmes entre les tests avec les différentes eaux (test eau placebo super-oxygénée vs eau du robinet). Il y avait, cependant, une différence significative dans le temps moyen au tour et le temps total de course. Au cours du test avec le placebo, 84 %  des sujets (27 sur 32 sujets) a couru plus vite et en moyenne, ils ont couru 83 secondes plus vite, soit un gain de 3,3 secondes par tour, quand ils pensaient qu'ils buvaient de l’eau oxygéné.  



Conclusion


Étant donné que les sujets ont couru plus vite au cours du test avec le placebo, il serait logique que les taux de lactate dans le sang, la fréquence cardiaque et le ressenti de l’effort (RPE) reflètent l'effort supplémentaire, mais ce n'était pas le cas. Des études antérieures sur l'effet placebo ont montré que les sujets qui pensent recevoir un traitement placebo ont tendance à ressentir moins de douleur. Par exemple, une étude a simulé de faux ultrasons pour réduire l'inflammation consécutive à l’arrachage de dents. La majorité des patients qui ont fait le traitement avec le placebo manifestait avoir ressentit l’action anti-inflammatoire des ultrasons. De même, les patients asthmatiques traités avec un placebo ont eu moins de gênes dans les bronches et un sentiment de réduction de l’apparition de l'asthme dut à l’effort après la prise du placebo.  


Les chercheurs croient également que la capacité à courir des sujets influence le résultat : l'effet placebo était effectivement plus prononcé chez les sujets plus lents. Bien que plusieurs des sujets les moins en forme aient affirmé qu'ils "se sentait plus léger sur leurs appuis" et voulaient savoir où ils pouvaient acheter l’eau oxygénée, les coureurs les plus expérimentés, eux, ont affirmé qu’ils "ne se sentaient pas différent après la course et qu'ils ne pensaient pas que l’eau est un réel effet sur la performance."   Les études futures devront examiner s'il est possible d'obtenir un effet placebo chronique. En d'autres termes, peut on faire en sorte que les athlètes continuent à croire, dans le temps, que quelque chose boost leur performance ? Les résultats de ces recherches pourraient être attendus par beaucoup de professionnels du sport et notamment les coachs et les athlètes.



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